Le yoga, un remède anti-douleur ?

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Il y a 15 jours, je me suis retrouvée sur le fauteuil du tatoueur qui est à 2 pas de chez moi. Pendant près d’une heure, je l’ai laissé graver sa créativité sur ma peau. A vie. Et j’ai jonglé comme c’est pas permis.

Pour pallier cette douleur intense qui m’irradiait tout le bras, j’ai fait appel à tout ce que le yoga m’avait appris.

Techniques de respiration, méditation, visualisation. Rien à faire. J’ai eu mal, super méga mal, et je n’ai pas trouvé dans le yoga de réponse face à cette douleur.

Vers la fin de la session, mes nerfs ont lâché et j’ai éclaté de rire. Je trouvais la situation absurde. Accepter de me laisser mutiler et en laisser une trace à vie sur la peau, MA peau bordel. Tout ça pour un morceau d’esthétisme.

 

Il y a quelques mois, je racontais déjà comment ma pratique du yoga m’avait montré ses limites. Aujourd’hui, je m’interroge. Est-ce que le yoga peut être une solution à la souffrance ? Peut-on utiliser le yoga comme anti-douleur ?

Yoga, le nouvel anti-douleur ?

Je suis toujours ravie lorsque j’épluche la presse de voir que le yoga sous toutes ses formes (postures, pranayama, méditation) s’intègre de mieux en mieux dans les établissements de soin. Heureuse de lire toutes ces études qui mettent en exergue le pouvoir patent de la pratique du yoga dans la gestion de la douleur.

Ces études asseyant de mieux en mieux la crédibilité du yoga dans le processus de soin se multiplient. En voici quelques bribes.

Le yoga face aux douleurs chroniques

Une étude canadienne, divulguée dans le «Journal of Pain Research», montre que la pratique du yoga, deux fois par semaine pendant deux mois, pouvait réduire les symptômes de douleur chronique et de stress psychologique chez les femmes atteintes de fibromyalgie.
C’est la première étude à s’intéresser aux effets du yoga sur les taux de l’hormone cortisol chez les femmes souffrant de fibromyalgie.
Cette maladie, qui touche principalement les femmes, est associée à des douleurs chroniques, de la fatigue, ainsi qu’à des symptômes tels que la raideur musculaire, les troubles du sommeil et la dépression.
Une étude précédente avait montré que les femmes atteintes de fibromyalgie disposaient de taux de cortisol inférieurs à la moyenne, ce qui contribue à la douleur, à la fatigue et à la sensibilité au stress, selon les chercheurs.
Dans cette nouvelle étude, la salive des participantes révélait de meilleurs taux de cortisol après une séance de 75 minutes de hatha yoga, deux fois par semaine pendant deux mois. Les patientes rapportaient aussi une importante baisse de leurs douleurs, ainsi qu’un coup de fouet psychologique provenant de la pratique physique.
« Idéalement, les taux de cortisol sont au plus haut 30-40 minutes après le lever puis baissent tout au long de la journée jusqu’au coucher », explique l’auteur de l’étude Kathryn Curtis, de l’Université de York au Canada. « La sécrétion de l’hormone, cortisol, est dérégulée chez les femmes atteintes de fibromyalgie.»

Source: http://veronique-cancel-yoga.jimdo.com/gestion-des-douleurs-chroniques-par-le-yoga/

Le yoga pour contrer le cancer

« Il y a trois récentes études sur l’intérêt du yoga pendant le traitement d’un cancer. En post-cancer également, on a un bénéfice en termes de forme, de vitalité, d’antalgie, d’apaisement des douleurs, et puis en termes d’abaissement du stress et d’amélioration du sommeil. C’est extrêmement important. Pendant un traitement d’un cancer, il est important de continuer ou de démarrer une pratique de yoga. Ce n’est pas du tout une contre-indication bien au contraire. Trois études récentes le montrent. »

Source: Lionel Coudron dans l’émission Allo Docteur de Mars 2011
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-yoga-bon-contre-le-cancer-_3500.html
Yoga, un remède anti-douleur ?

La méditation de pleine conscience contre la dépression

Le professeur de médecine Jon Kabat-Zinn mettra au point une méthode de diminution et de contrôle du stress grâce à la méditation de pleine conscience baptisé Mindfulness-Based Stress Reduction. Plusieurs études souligneront l’efficacité de cette méthode avant qu’elle ne se diffuse rapidement dans les cercles médicaux aux États-Unis, pour enfin traverser l’Atlantique.
En février 2013, à Strasbourg, le rhumatologue Jean-Gérard Bloch a ouvert un diplôme universitaire de méditation de pleine conscience. Au total, ce sont une dizaine de centres hospitaliers qui proposent des formations à cette technique. Pour certains, il s’agit d’aider les patients à mieux gérer leur stress, d’autres de lutter contre la douleur, ou encore de prévenir les rechutes des patients dépressifs.
Méditer à l’hôpital
C’est notamment le cas de l’hôpital Sainte Anne, à Paris, où le psychiatre Christophe André enseigne la pleine conscience depuis près de dix ans. Chaque année, on y forme des soignants, qui à leur tour enseignent la pleine conscience au sein de l’hôpital. Le HuffPost a pu assister à l’une de ses formations.
Actuels ou anciens patients de l’hôpital Sainte Anne, mais aussi curieux, ils sont une dizaine à s’être donné rendez-vous ce mardi 1er octobre, dans l’après-midi. La pleine conscience ? Quelques-uns l’ont déjà pratiquée, d’autres en ont seulement entendu parler, tous ont en commun de vouloir en savoir plus.

Source: http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/05/la-meditation-en-pleine-conscience-contre-la-depression-reporta/
Presque chaque semaine, de nouvelles études sont pondues pour démontrer les bienfaits du yoga sur la santé et son rôle dans l’apaisement de la douleur physique et émotionnelle.

 

Ce tatouage, qui incarnait déjà une puissante symbolique, m’a ouvert les yeux sur autre chose. Je fais du yoga, je bouffe yoga, je dors yoga, je vis yoga. Mais lorsque j’ai mal, je lui tourne le dos. S’il n’a pas réussi à apaiser ma douleur physique liée au tattoo, j’ai l’impression qu’il ne parvient pas non plus à apaiser mes souffrances plus profondes.

En ce moment, j’ai mal. Mal dans mon cœur. J’ai de la peine, de la colère. Je suis triste, déçue, fatiguée. Mais ma pratique du yoga n’y peut rien. Pourtant, pas faute d’avoir essayé.

J’avais posté cette citation sur Facebook il y a quelques semaines. Je la trouve géniale.

Yoga face à la souffrance émotionnelle

Pour autant, malgré ma pratique personnelle et les 2 ou 3 cours hebdos que je prends en studio, rien n’y fait. Je reste avec ma peine, ma colère. Cette semaine, j’ai même failli quitter un cours que j’étais en train de prendre. Impossible de rester concentrée, de prendre soin de moi.

 

Aujourd’hui, j’ai rencontrée Armanda qui enseigne l’Ayurvéda et le yoga. On a échangé sur notre « devoir » en tant qu’enseignants, « thérapeutes » même, parfois. Ce devoir d’aller toujours bien. Souriante, accueillante, chaleureuse. Notre job, c’est de transmettre le positif. Mais merde, quand je suis dans cet état, je n’ai qu’une envie, c’est annuler mes cours et rester planquée sous la couette.

Pourtant je me lève et j’y vais. J’enseigne. Comme si de rien n’était. Et ce qui est dingue, c’est l’effet que ça me fait. Contrairement à ma pratique perso ou en studio, l’enseignement du yoga, le partage, apaise ma douleur.

A chaque fin de cours, je me sens plus légère. J’ai souris, j’ai donné, et surtout j’ai reçu. Alors je me dis que tout n’est pas joué. Le yoga peut devenir, par bribes en tout cas, mon antidouleur. Parce que le partager est probablement l’un de mes plus grands bonheurs.

 

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Cet article a 9 commentaires

  1. Margot

    Ton article me perturbe. A mon avis, les textes ne prétendent pas que le yoga efface une douleur physique que l’on s’inflige de surcroît volontairement. Ceci dit, en ta qualité d’ être humain il arrive ( comme pour tous les autres) que tu sois dans la souffrance. Le yoga peut te donner les moyens de l’appréhender autrement, mais certainement pas la baguette magique pour la faire disparaître. A moins d’avoir les pouvoirs d’un siddhi……. le sujet est trop vaste pour en parler ici en quelques mots. j’ai bien aimé tes dernières lignes. je te souhaite beaucoup de bonheur dans ta pratique et ton partage.

    1. Emilie

      Hello Margot, je ne crois pas non plus que le yoga efface la douleur physique. Ce n’est pas d’ailleurs pas mon propos. J’ai écris cet article si vite, 30 minutes à peine et j’y ai déversé ce qui était à ce moment précis. En effet, j’aurais pu aborder tellement de choses, comme le yoga marketing vendu parfois comme une solution miracle. Une autre fois, peut-être. Sûrement, même. Merci en tout cas de me partager ton ressenti. <3

  2. Anka

    Je t’envoie mes ondes positives, écarte bìen les bras y’en a bcp!

    1. Emilie

      Wahou merci, queel gentil mot ! Je prends, je prends. ça fait du bien, merci encore <3

  3. so

    he be ! je dirais…c’est un tatouage de taille ! 😀

    1. Emilie

      Ahah oui en effet. Il en valait la peine 😉

  4. Mona

    Il est chouette, cet article. Je ne peux que comprendre ce que tu dis. Je me souviens qu’en 2013, j’allais très (très) mal. L’une des choses qui m’a fait tenir le coup, littéralement, c’était le yoga. J’ai le souvenir de m’être forcée à terminer une séance (pratique perso chez moi) où je n’avais qu’une envie : laisser tomber et m’effondrer. Je me suis forcée à tenir bon et à finir cette foutue séance. Ca m’a permis de m’effondrer un petit peu moins par la suite. Je me souviens aussi d’avoir pleuré pendant des cours de power yoga, parce que j’étais aux USA, profondément déprimée. Mais j’allais au yoga et je me sentais un peu mieux après, ne serait-ce que parce que j’avais au moins fait cet effort sur moi-même pour prendre soin de moi-même.
    Je te souhaite que cette peine devienne bientôt un souvenir.

    1. Emilie

      Hello bella, merci d’avoir partagé ton expérience ici. Et merci pour tes mots réconfortants aussi 🙂 Je reconnais que lorsque je me force à pratiquer, que ce soit le yoga ou juste la méditation quand je n’ai vraiment pas envie de bouger mon corps, il y a toujours un mieux 🙂 A bientôt !

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