Il y a un peu plus d’un mois maintenant, le 13 Avril 2015 exactement, je me suis lancée un défi: Un mois sans viande.
Moi qui revendiquais souvent le fait de ne manger que très peu de viande, je voulais savoir si j’étais capable de tenir un mois en mode 100% végétarien.
Je cherchais aussi à comprendre quel impact sur mon quotidien (vie sociale, santé etc.) un tel changement dans mon alimentation pouvait avoir.
Retour sur ce mois challenging et ses résultats.
Défi Végétarien J+3
J’ai commencé ce défi ultra motivée en me disant que, le plus dur, ce serait peut-être les repas avec les potes et les sorties au resto. J’ai choisi de ne rien changer à mes habitudes pendant cette « expérience ». J’ai continué à aller au resto, à accueillir les copains à la maison et à faire des apéros-saucisson, mais sans saucisson.
J’ai fait l’expérience de mon premier barbeuc sans viande… Expérience qui s’est avérée être… un carton plein! Non seulement la viande ne m’a absolument pas manqué mais surtout, les petits champi farcis au fromage frais ont fait des envieux! Bref, entre ça, les poivrons grillés et les patates braisées, le barbeuc sans viande c’est facile et un régal pour les papilles! 🙂
Défi Végétarien J+7
Au bout d’une semaine, le manque a commencé à se faire sentir. J’avais des envies de charcut’ et je parlais déjà de la fin de mon défi à célébrer chez les Tontons, ce fameux resto de tartares à Grenoble que j’adore.
Pendant cette phase de manque, j’ai fait face à un défi de taille: la raclette sans viande. Fin Avril, ma famille était venue me rendre visite et il caillait comme pas possible. L’occasion rêvée pour partager une raclette un samedi soir de tempête. Sauf que la raclette sans mortadelle et jambon cru, c’est compliqué.
Ça m’a beaucoup manqué (surtout la mortadelle!!) mais je n’ai pas craqué.
Défi Végétarien J+14
Par la suite, le manque s’est bien installé mais j’ai continué à vivre comme si de rien n’était. J’ai fait pas mal de restos: italien, français et même bulgare! J’ai compris qu’en Bulgarie, l’attachement à la viande était aussi fort qu’en Hongrie. Mais toujours pas de craquage!
Concernant les restos justement, j’ai été agréablement surprise. J’ai noté que, finalement, beaucoup de cartes proposaient un noble choix de plats végétariens. Et je n’ai jamais été déçue par le contenu des assiettes.
Défi Végétarien J+21
A moins d’une semaine de la fin du défi, mon homme me fait la surprise de m’emmener à Madrid. Et si j’avais quartier libre sur la sangria, c’était un peu plus touchy concernant les croquetas de jamón (mon tapas préféré !). Alors j’ai craqué.
Du coup, all in. La porte ouverte à toutes les fenêtres. J’ai suspendu mon défi pendant ces 4 jours et j’ai profité des croquetas. Sauf qu’à ma grande surprise, je n’y ai pas pris tant de plaisir que ça.
Et puis il y avait cette vidéo d’un petit garçon qui émeut sa maman aux larmes en lui expliquant avec ses mots d’enfant pourquoi on ne devrait pas manger les animaux. Je l’avais vue quelques jours avant mon départ à Madrid. Ça m’avait beaucoup touché et j’y ai souvent repensé. Pour ceux que ça intéresse, elle est toujours sur la page facebook My Happy Yoga.
Défi Végétarien J+28
En rentrant en France, je reçois un mail d’un ami qui me transmet le lien de la vidéo Cowspiracy. Coïncidence ou pas, on avait déjà eu l’occasion de parler un peu de ce film, mais sans plus. Je ne connaissais pas vraiment le cœur du sujet mais je me doutais que ça pourrait m’intéresser. Je me suis prise une énorme claque.
Plus j’avançais dans le film, plus je ne pensais qu’à une chose: il faut que tout le monde voit ce film. Il faut que les gens sachent.
Ici, on est très loin du prosélytisme vegan. On nous met simplement devant des faits. Des faits tout aussi réels que glaçants.
Le pitch? C’est Mr Mondialisation qui en parle:
« Cowspiracy est un documentaire d’importance majeure. Controversé, il se penche sur l’impact de l’élevage sur l’environnement. Kip Andersen, producteur et directeur du film, révèle des informations exclusives portant sur les politiques de groupes environnementaux comme Greenpeace, Sierra Club, Surfrider Foundation, and Rainforest Action Network en plus de statistiques alarmantes sur les impacts que génèrent la consommation de viande. »
Voici le trailer sous-titré en Frenchy.
Ça fait flipper non?
Pour finir sur le sujet (que j’ai très envie de développer dans un prochain article), voici déjà quelques chiffres éloquents.
L’élevage intensif est responsable, à lui tout seul de:
* 51% des gaz à effet de serre
* l’utilisation d’1/3 de l’eau douce de la planète
* 91% de la destruction de la forêt amazonienne
Bref, vous l’aurez compris, ce film est gravé dans ma mémoire à jamais et a largement calmé mon envie de sauciflard.
Pour le voir en entier, je vous invite à vous rendre sur le site officiel Cowspiracy.com. Le visionnage coûte 5$ qui sont directement reversés à la société pour l’aider à réaliser de nouveaux docus.
Et maintenant?
Aujourd’hui pourtant, je n’ai pas envie de me considérer comme une végétarienne. Je n’ai pas besoin d’accoler une étiquette à mon idées. Mais je suis bien décidée à ne plus consommer de viande, dans la mesure du possible.
Dans la mesure du possible, cela veut dire que je ne souhaite pas devenir une névrosée de végétarisme qui crie au scandale en voyant une côte de bœuf dans l’assiette de son voisin.
Pourquoi?
Parce que d’une part, j’ai passé près de 30 ans de ma vie à me nourrir de viande et que ce n’est pas parce que mes convictions ont changé que je dois blâmer (ou pire! sermonner) le reste de la planète qui continue à en manger.
Et d’autre part parce qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes omnivores*. Autrement dit, il semblerait que nous ayons besoin de manger de tout pour être en bonne santé, y compris des produits animaux. Et même si je suis depuis très longtemps convaincue qu’un être humain peut vivre sans manger de viande, je pense que cela doit s’inscrire dans un processus progressif et, surtout, au sein d’une alimentation très variée. Je ne suis pas une spécialiste, loin de là, mais j’espère creuser à fond le sujet dès que j’aurai entamé mes études en diététique. Un projet de longue date qui me tient à coeur. To be continued…
Dans le yoga comme dans la vie d’ailleurs, je pense que tout est une question d’équilibre. Il est indéniable que notre consommation de viande dépasse nos besoins alimentaires. Sans pour autant proscrire à jamais la viande de son alimentation, méditer sur ce constat est devenu une nécessité.
Dans la mesure du possible, cela veut dire aussi que je ne me vois pas être invitée et refuser systématiquement de manger ce qui a été préparé sous prétexte qu’il y a de la viande. Question de respect envers les personnes qui m’invitent. En revanche, qu’on ne me demande pas d’y prendre du plaisir 😉
Bien plus que le défi végétarien, c’est en réalité ce documentaire qui m’a ouvert les yeux. Aujourd’hui, j’ai envie de continuer dans la voix d’un végétarisme bienveillant car c’est là que je me sens le plus à ma place.
Et pour répondre à Tif qui me posait la question par rapport à ma pratique du Yoga, il s’avère que je pratique beaucoup plus depuis ces 2 dernières semaines et que j’ai l’impression de beaucoup progresser. Hasard ou pas, peu importe finalement. Le résultat est là 🙂
Si vous avez déjà vu ce docu ou que vous décidez de le mater, n’hésitez pas à partager vos impressions qui m’intéressent beaucoup.
A très vite!
* Petit erratum concernant le postulat que j’énonce : « en tant qu’êtres humains, nous sommes omnivores ». Suite à la parution de l’article, un commentaire très constructif a été publié sur les réseaux sociaux. Ce commentaire met en évidence une courte vidéo qui atteste que l’Homme serait 100% herbivore. Les arguments qui y sont avancés sont assez troublants. Je vous invite à la regarder et à me partager vos impressions. J’en suis très curieuse !