Mal de dos : des réponses dans les fascias ?

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Tout comme le stress, le mal de dos est lui aussi considéré comme le mal du siècle. Et pour cause, 80% de la population mondiale en souffre. Manque de bol, il semble que le stress provoque et aggrave le mal du dos.
Certains s’étonnent encore du succès grandissant du yoga, mais il y aurait peut-être des réponses à aller chercher par là…
Les bienfaits du yoga ne sont plus à prouver. Il apaise le stress, assouplit et renforce le corps en profondeur, et il permet un travail d’alignement vertébral. Dernièrement, des recherches approfondies sur ce que l’on appelle les « fascias » tendent à aller dans le même sens. C’est du moins la conclusion que j’ai pu tirer d’un documentaire diffusé sur Arte.
Dans ce doc, on lève le voile sur les fascias et leur prise en considération dans les schémas de la douleur (mal de dos en particulier) et du stress. J’ai regardé avec attention ce documentaire et je souhaitais vous partager les passages les plus surprenants et passionnants, et les liens que j’ai fait avec le yoga.

Qu’est-ce que les fascias ? À quoi servent-ils ? Quelle solution peuvent-ils apporter au mal de dos ?
Il s’agit d’un réseau de tissus très dense et d’apparence anarchique qui entoure tous les éléments de notre corps : nos  organes,  nos os, nos muscles. Composés à 70% d’eau, les fascias sont indispensables à notre corps. Sans eux, notre squelette s’effondrerait sur lui-même.
Incroyable, non ?! C’est vrai que quand on regarde un squelette, on a l’impression que notre corps est d’abord composé d’os et que notre réseau musculaire se construit autour de ce squelette. Mais si on enlève les fascias dans lequel flottent les os, tout s’écroule.

Fascias et mal de dos

Y-a-t-il une relation de cause à effet entre le mal de dos et les fascias ? Hélène Langevin est médecin clinicienne à l’Harvard Médical School. Frustrée de ne pouvoir soulager ses patients souffrant de maux de dos chroniques, elle s’est intéressée aux fascias et en est devenue spécialiste. Elle a réalisé une étude comparative des fascias de l’avant-bras. D’un côté, ses patients atteint de mal de dos chronique. De l’autre, des patients sains. Elle compare la capacité de glissement de 2 couches superposées de fascias. Le résultat est bluffant. Les fascias des patients sains ont, en moyenne, une capacité de glissement de 75%, contre 50% seulement pour les patients atteints de douleurs dorsales.
Il existerait donc bien un lien de cause à effet entre l’adhérence des fascias et les maux de dos. Mais lequel ? Est-ce que les maux de dos entraînent des modifications du tissu conjonctif (fascias) ? Est-ce l’inverse ? Est-ce que les 2 hypothèses sont envisageables ?
Ce qui ressort de cette recherche, c’est en tout cas que, lorsque les patients ont mal au dos, la capacité de glissement de leur tissu conjonctif est réduite. Et ce qui est troublant, c’est de voir que le fascina étudié n’était pas celui d’où provenait la douleur (le dos) mais d’une partie du corps qui, en apparence, n’a aucun rapport (avant-bras).

Mal de dos : quelles solutions ?

Prenant conscience de cette relation de cause à effet, les recherches sur les fascias se sont approfondies. On a alors découvert ce qui était responsable de la réduction du glissement des couches de fascias. Ce sont les cellules du tissu conjonctif elles-mêmes, trop productrices en collagène. Cette hyper-production entraverait le glissement.
Face à ce problème , 2 solutions sont apportées:

  • une activité physique régulière
  • des étirements doux et réguliers

D’un côté, l’activité physique permettrait de freiner, voire de stopper carrément l’hyper-production de collagène par les cellules des fascias. De plus, les chercheurs ont montré que lors d’une immobilisation prolongée (pose d’un plâtre), le réseau de fascias se densifie d’autant plus et pose des soucis type pincements de nerfs. La mobilité serait donc nécessaire au bon fonctionnement de ce tissu conjonctif.
De l’autre, les étirements faits en douceur et en conscience permettraient d’apaiser l’inflammation de ces tissus et rendrait leur cicatrisation meilleure et plus rapide.

Activité physique… étirements doux et réguliers… Ça me rappelle vaguement un truc… Pas vous ?

Le yoga pardi !

À ma connaissance, aucune étude n’a encore montré que le fait que de bouger et de s’étirer en alliant respiration et conscience du geste augmentent d’autant plus les bienfaits. Mais j’y mettrai ma main à couper !

Fascias et stress

Les tissus conjonctifs sont l’un des organes les plus sensibles du corps humain. Ils regorgent de terminaisons nerveuses. Le Professeur Menze a montré que le stress – qui a un impact sur le système nerveux sympathique – agit sur les fascias. Les chercheurs ont même découvert des fibres nerveuses sympathiques dans les tissus faciaux, ce qui confirme l’hypothèse selon laquelle le stress influence directement les fascias.
Robert Schleip a lui aussi mis en exergue le lien entre fascias et stress. Pour une personne en proie au stress à long terme et qui n’arrive pas à se détendre, les organes les plus touchés sont les fascias.  S’il existe plusieurs solutions pour détendre les muscles « mécaniquement »: massages, bains chauds etc., pour les fascias, c’est plus compliqué. En effet, ils réagissent à des stimulis nerveux issus directement du stress émotionnel. C’est la raison pour laquelle une personne stressée peut continuer de ressentir des douleurs et des tensions malgré une détente mécanique (et provisoire) des muscles.

Toutes ces découvertes sont géniales car elle permettraient d’expliquer (partiellement en tout cas) pourquoi les personnes stressées ont souvent des problèmes de dos.

Stress ⇒ moins bon glissement des fascias ⇒ mal au dos

Fascias : tout est lié

Toujours dans le cadre d’une meilleure compréhension des fascias, une autre découverte est faite. A l’échographie, on demande à un patient atteint de maux de dos et mobiliser sa cheville. La conséquence de ce mouvement est le glissement du grand fascia du dos, le plus grand du corps. Fascinant, non ? Cela montre que tout le réseau est parfaitement lié ! Aussi, le mal de dos n’est pas nécessairement à attribuer au dos lui-même mais peut-être lié à un déséquilibre dans le reste du corps – épaules, bassin, des jambes, pieds ou épaules.
Alors oui, ça pour le coup ce n’est pas une grande surprise pour tout le monde. Certains ostéo et d’autres praticiens avaient déjà bien pigé que notre corps était un tout. Et qu’une douleur ici pouvait être le résultat d’un problème là.
Dans ce contexte, le yoga se présente à nouveau comme une excellente solution. Il permet de travailler l’ensemble du corps et, avec un travail régulier, pourrait palier ses déséquilibres et asymétries (cf l’article Yoga & running, 2 disciplines complémentaires). En effet, on sait que la sédentarité d’un côté, et le maintient d’une mauvaise posture de l’autre, peuvent entraîner des douleurs importantes et chroniques.
En yoga, on bouge en douceur (pas tous les yogas, bien sûr !), avec le souffle, et en conscience. La respiration et la conscience des mouvements, là est la grande différence entre le yoga et les autres disciplines. Et c’est cette différence qui change tout et fait du yoga un atout santé à ne pas sous-estimer.

Grâce à ce documentaire passionnant, j’ai compris beaucoup de choses sur le fonctionnement du corps humain et sur ces fameux fascias. Même s’il n’y est pas du tout question de yoga, il était évidemment pour moi de créer des ponts entre ce que je venais d’apprendre et cette discipline que je visite au quotidien. Pratiquer de manière régulière et correcte, le yoga peut vraiment apporter des réponses à ces problématiques récurrentes que sont le stress et le mal de dos.

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