Devenir professeur de yoga, un rêve bientôt à porté de main. Dans un mois, je quitterai mon boulot de salariée pour me lancer dans une nouvelle aventure : l’in-dé-pen-dance ! Sans filet, fini le CDI et tout ce qu’il a de rassurant. Alors… le jeu de la liberté en vaudra-t-il la chandelle ?…
Depuis que j’ai commencé le yoga, choisir la voie de la transmission est apparue pour moi comme une évidence. C’était la réponse aux questions que je me posais depuis toujours ou presque. La solution à ce que j’appelle « mes problématiques existentielles ». Les conditions sine qua none à mon épanouissement professionnel et personnel, en accord avec mes valeurs profondes.
La première de ces problématiques existentielles à laquelle répondait le métier de prof de yoga étant de faire un boulot qui me rapproche des autres. J’ai toujours eu ce besoin de me sentir utile. De faire quelque chose de bien pour les autres. Le problème de fond à cela, c’était mon empathie. Le social, le médical, c’est pas pour moi. Je n’aurais jamais tenu le coup. Le second problème, d’un autre ordre, c’est que j’ai toujours été une quiche sévère dans toutes les matières scientifiques. Moi qui rêvait de faire médecine, j’ai dû me rendre à l’évidence ! Finalement, je trouve dans la transmission du yoga une autre manière d’aider qui me correspond beaucoup plus. Au-delà de l’aspect thérapeutique, je crois vraiment qu’en tant que prof de yoga, on a un rôle à jouer dans la construction d’un monde meilleur. Avec humilité et gratitude, toujours.
La deuxième condition indispensable pour m’épanouir dans le boulot, c’était de trouver un job que je puisse faire partout dans le monde. Je voyage, j’aime ça et je ne suis pas prête de m’arrêter. Savoir que j’ai la possibilité d’enseigner le yoga dans à peu près tous les pays qui m’attirent (oui oui, même en Hongrie ! Du moins, c’est en cours de faisabilité !), c’est un sacré luxe dont je suis mille fois reconnaissante !
Enfin, le troisième et dernier critère important pour moi, c’était de pouvoir vivre de mon métier. C’est évident. Je ne vais pas me lancer dans une activité qui ne m’épanouisse pas sur le plan financier. Réduire mes revenus ne me pose en soi pas de problème parce que je peux changer mon train de vie, mais me retrouver à bouffer des pâtes au beurre tous les 2 jours non merci.
Update : À ce sujet, retrouvez mon billet écrit 2 ans plus tard sur le fait de pouvoir vivre du yoga : Prof de yoga, une arnaque sans nom ?
Alors vous allez me dire, « Combien gagne un professeur de yoga ? ». Et bien je pense que ça dépend ! Je ne crois pas qu’il y ait de règle universelle à ce sujet. Ce qui est certain, c’est que mon niveau de vie risque d’en prendre un sacré coup au début. Clairement aujourd’hui, n’ayant pas encore officiellement débuté, je ne gagne presque rien grâce au yoga. Néanmoins, j’ai mille idées pour développer tout ça, tout en restant clean avec l’un de mes grands principes : le yoga doit rester accessible à tous. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai décidé de quitter ma vie peinarde de salariée en CDI. J’ai envie d’avoir le temps de mettre tout ça en place. Et le temps, c’est un luxe auquel on accède de moins en moins. ..
Se lancer dans cette nouvelle aventure, c’est aussi, quelque part, remettre en question mes choix d’orientation. 5 ans d’Ecole de de Commerce et 7 ans de webmarketing pour finir par donner des cours de yoga, cherchez l’erreur…
Et puis finalement je me dis, mieux vaut tard que jamais ! Primo. Secondo, je me suis toujours dit que j’aurai plusieurs vies ! Quitte à me retrouver dans la restauration dans 10 ans ou dans le bâtiment dans 20, autant commencer maintenant à en profiter !
Enfin, il y a quand même un autre truc qui me chiffonne dans cette aventure. Un truc que j’ai toujours cherché à avoir et que je me mets à craindre parfois : cette fameuse indépendance ! Être à son compte, c’est cool ! Personne pour te pourrir quand tu pars « trop tôt » du bureau, personne pour te dire quoi faire, quand, ni comment, bref, personne pour te mettre la pression.
Bon en fait, personne. T’es tout.e seul.e dans l’histoire. Y compris quand tu veux partir en vacances ou pire quand tu es malade. Dans ce cas, t’as plutôt intérêt à assurer le reste de l’année pour maintenir ton niveau de vie. Parce que pas de taf, pas de thune. On ne peut compter que sur soi-même. C’est hyper-excitant. Mais c’est quand même vachement flippant.
Autre chose qui me chiffonne, je suis une personne extravertie. Et une personne extravertie a besoin des autres. Mon énergie, mon inspiration, je puise beaucoup au contact des autres. C’est comme cela que je m’épanouie.
En étant salariée, il est arrivé un paquet de fois que j’arrive au boulot le moral bien ancré dans mes pompes. Mais 10h arrive, la pause café et les copains, et ça repart ! Une conversation au détour d’une porte, un sourire, un « bonjour » de loin. Tout autant de petits détails de ma vie de salariée dont je vais avoir du mal à me séparer.
Car disons-le, en devenant indépendante, certes tu fais tes pauses café quand tu veux, et en pyjama même. Mais a priori, tu les fais seule.
Heureusement, il y a toujours une solution ! Pour palier ce problème de manque d’intéraction avec les vrais gens propre aux entrepreneurs solo et extravertis, vive le coworking ! Un principe génial qui te permet de continuer de bosser sur tes projets sans rester affalé sur ton canap’, l’ordi sur les genoux.
À Grenoble, il existe quelques espaces dédiés. Évidemment, ça a un coût. Le prix à payer pour ne pas avoir à installer ton bureau dans ta chambre (ton couple te dira merci) et vivre en horaires décalés. Réveil matin 11h – pic de productivité 18h – fin de journée 3h du mat.
A suivre donc… Dans un mois l’aventure commence vraiment…
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Et vous, comment se passe/s’est passé la reconversion? Comment assurer financièrement au début? Quels étaient vos doutes? Et si vous aviez des conseils… Dites-nous tout!
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Update : Un an et demi plus tard, me voici officiellement devenue professeure de yoga. Dans le même thème, je t’invite à jeter un œil à ce billet que j’ai publié quelques mois après celui-ci : Tribulations d’une prof de yoga





