Un mois déjà que le blog est en jachère. Un mois presque que je le boude, lui et tout ce qui le concerne de près ou de loin. Pendant Noël, j’ai fait ce que l’on appelle communément aujourd’hui une « digital detox« . Un mot à la mode, encore un, symptomatique d’un réel besoin de déconnexion. Une expression tellement tendance que l’on trouve même un blog éponyme spécialisé dans la detox digitale. Un blog, en ligne, qui publie des articles pour se « détoxifier » du web. « Isn’t it ironic » comme dirait Alanis ?
En réalité, ce n’est pas tant le blog en soi que j’ai boudé. Ce sont surtout les réseaux sociaux et toute la pression qui découle d’une présence digitale. Je m’explique.
Page Facebook, blog, site web, chaîne Youtube et j’en passe, si tu veux que ça cartonne, un seul mot d’ordre: la visibilité. Et pour ça, il faut multiplier les publications. Photos, citations, messages inspirants, orga d’événements etc. etc. Et c’est pas pour rien qu’aujourd’hui, le métier de Community Manager a le vent en poupe. Gérer une communauté, c’est un taf à plein temps. Il faut être créatif, innovant, original. Et j’ai beau aimé ma vie d’entrepreneur parce que, justement, je joue sur tous les fronts, à la longue, c’est pénible.
Digital detox, c’est quoi ?
L’idée est de se couper du monde digital pour un temps donné. Plus d’emails, plus de réseaux sociaux, pas même un petit fact checking via Google. Ton téléphone redevient aussi utile que ton vieux 3310 de la belle époque: appels, sms et… allez c’est déjà pas mal. La tablette n’existe plus, l’ordi non plus dans l’idéal. Retour vers le Futur des années 90.
Digital detox, pourquoi ?
Je pense que ce phénomène prend de l’ampleur car nous sommes tous en quête d’essentiel. Schizophrènes, nous faisons l’apologie de ce monde ultra connecté tout en en testant ses limites. « Monde connecté ». Blague. On n’a jamais été aussi déconnectés du monde réel que depuis que nous sommes tous connectés. Le web, et les réseaux sociaux en première ligne, mettent en exergue un paradoxe que nous n’avons pas encore appris à gérer.
Aujourd’hui, on passe plus de temps à suivre nos « amis » virtuels que de prendre des nouvelles de nos potes, les vrais. On sait ce que tout le monde devient sans même avoir à le demander. Il s’est marié, elle a déjà 3 enfants, ils font le tour du monde. Tu n’as rien échangé avec elle depuis 10 ans et pourtant, tu connais toute sa vie.
Pétage de plomb
Depuis quelques mois, je reçois en moyenne 5 demandes d’amis Facebook de personnes que je ne connais pas. La plupart viennent du yoga et beaucoup d’entre elles sont des profils pro. Au début, je refusais tout le monde. « Non mais, on ne se connaît pas ! ». Un peu radical, certes. Du coup, j’ai fini par contacter les personnes qui me demandaient en ami pour savoir si on se connaissait. Sait-on jamais. Peu répondaient et souvent, je recevais: « Hey ! Non on ne se connait pas mais ma page Facebook risque de t’intéresser ! ». Opération com’ hyper subtile. Et puis évidemment, j’en ai eu marre de perdre mon temps à écrire à tous ces gens et j’ai fini par accepter les invitations en les mettant en profil limité. Mais entre nous, je ne sais même pas pourquoi j’accepte. Pour augmenter mon nombre d’amis ? Pour pouvoir ensuite les inviter à aimer My Happy Yoga et augmenter ainsi mon nombre d’abonnés ? Fuck it, c’est pathétique. Facebook, le nouveau Linkedin version casual. J’aime pas.
Problème de connexion ?
Passer chaque seconde de libre à checker si on n’a pas reçu un nouvel email, un nouveau like sur la dernière photo postée sur IG, c’est juste se déconnecter un peu plus du monde réel. C’est passer à côté des magasins joliment décorés pour Noël, du fou rire d’un enfant ou de ce couple qui s’embrasse avec amour. C’est passer à côté de tout ça sans jamais ne rien voir. Bon ok, c’est aussi passer à côté du connard qui continue de rouler alors que le carrefour est bondé et de celles qui se font un selfie duckface. Ok, tous les moments de vie ne se valent pas et il y a des 2 ou 3 trucs dont on se passerait bien. Quand bien même, j’en avais marre d’être là sans y être. Sans compter le nombre de fois où je n’ai pas écouté attentivement ce qu’on me disait, où j’ai manqué d’entrer en collision avec un panneau ou pire, où mon pied a échappé de peu au contact de prouesses canines abandonnées par un maître visiblement négligent. Tout ça parce que j’avais mon téléphone greffé à la main. Et j’en avais marre de ça.
Alors j’ai décroché. Pendant près d’une semaine, j’ai laissé de côté le blog, les réseaux sociaux et leurs contrariétés. Pour des raisons pro, je vérifiais et répondais régulièrement aux emails. Mais en levant sérieusement le pied. Pendant près d’une semaine, je me suis reconnectée au réel, au présent et surtout, à l’humain.
Digital detox, point trop n’en faut
Alors que l’on s’en passait très bien il n’y encore pas si longtemps, on ne pourrait plus vivre aujourd’hui sans le digital. C’est notre monde. Et ça a du bon. Sans lui, je n’aurais jamais rencontrée mon amie Tiphaine. Tif est d’ailleurs la seule personne que je connaisse qui tire autant humainement partie des réseaux sociaux. C’est très mal dit mais j’explique. Que ce soit sur Twitter ou Instagram, Tif se fait des copines partout ! Elle prend le temps de papoter avec les gens, de regarder ce qu’ils font. Et grâce au digital aujourd’hui et à sa manière d’appréhender les réseaux sociaux, elle connaît tout le monde ou presque dans le milieu du yoga ! Bref elle m’impressionne. Et si Twitter n’avait pas été là, jamais nous ne serions parties ensemble pour ce stage Surf & Yoga mémorable.
Grâce à ces réseaux, je dois avouer que j’ai tout de même fait de belles rencontres. Le blog y est pour beaucoup, mais pas que. Avec Instagram, j’ai pu rencontrer la belle Pauline qui elle aussi réseaute beaucoup et le fait bien ! J’ai également pu rencontrer plusieurs profs de yoga comme Claudia, Sabine, Flora et Claire. Claire ! Ma copine prof de yoga et entrepreneuse qui assure avec ses cours de yoga en ligne. Comment oublier que toutes ces rencontres ont d’abord été des coups de cœur virtuels ?
Last but no least, le digital m’a permis de faire une autre formidable rencontre, celle d’Olivia. Aujourd’hui, cette fille extra gère mon compte Twitter et assure un max. Grâce à elle, la présence de My Happy Yoga sur ce réseau est au top et ma digital detox y est même passée inaperçue. D’ailleurs si tu cherches une personne pour gérer tes réseaux sociaux et/ou te proposer du contenu quali, check son profil Twitter Pensée by Olivia.
Digital detox, quelles séquelles ?
Aujourd’hui, je dois me forcer pour ne pas regarder mon portable à chaque fois que j’ai une seconde de libre. Mais je le fais. Je lève les yeux pour observer, pour être là, présente. Que ce soit pour ne rien louper de cet enfant qui ri ou du con qui conduit comme un pied, je suis à ce qu’il se passe ici et maintenant.
Dans ce monde déconnecté, difficile d’envisager une digital detox sur plus de 24h. Mais chaque seconde que je gagne à faire autre chose qu’à charger mes nouveaux emails, je la préserve précieusement pour qu’elle s’additionne à toutes les autres et qu’elle fasse de moi une personne plus attentive au monde réel.
Et toi, tu débranches parfois ?
Cet article a 4 commentaires
Hello !
j’aime beaucoup cet article qui rejoint pas mal de mes préoccupations. J’ai arrêté twitter il y a très longtemps et je ne regrette sûrement pas (je déteste twitter). J’avais arrêté facebook très longtemps, repris, et je pense ré-arrêter parce que ça me déplaît. Je préfère la vraie vie, au maximum. C’est difficile mais travaillant la plupart du temps devant un écran, nécessaire ! Bises
Hey ! Merci beaucoup pour ton partage, je te comprends tellement. Comme tu le soulignes si bien, en passant déjà tout son temps pro sur un ordi en mode virtuel, on ressent d’autant plus le besoin de se connecter à la « vraie » vie 🙂
J’adore ton article !! Merciiii pour ce joli paragraphe à mon propos, je n’en attendais pas tant hihi. Je ne me voyais pas vraiment sous cet angle là, ça me touche ! Car de mon côté j’ai un gros problème de conscience avec les réseaux sociaux et tout le tintouin… Pendant longtemps (jusqu’à il y a 3 ans), je n’avais pas de smartphone, j’étais celle qui avait encore les vieux téléphones qui savaient à peine prendre des photos. Je refusais tout ça en bloc, même si j’avais un compte FB perso et un compte Twitter pro via mon ordi… Puis j’ai fini par faire comme tout le monde, jusqu’à ce que j’en vienne à me « detoxer » de Facebook pendant 1 an. Je ne crois pas que j’étais accro, mais je ne supportais plus de voir ce déballage de vie privée… Puis toi (oui haha tu te rappelles?) et Tom m’avaient convaincue d’y revenir pendant notre séjour Surf & Yoga. Sans parler qu’entre temps, j’ai eu le blog, le compte Instagram… Et en fait maintenant, je crois que j’ai appris à ne prendre que le meilleur de tout ça, c’est peut-être pour ça que tu as l’impression que j’en ai un usage « humain ». J’aime bien tout comme toi passer du virtuel au réel. Mais je ne dirais pas non pour tout couper parfois, comme ça juste pour voir… Des fois je rêve secrètement que l’internet mondial s’éteigne pour quelques jours, quelques semaines. T’imagine le truc ? Pas le choix, plus de mail, plus rien. Du réel sinon rien. Comme « avant »… mais bon en attendant continuons nos jolies rencontres, et continuons de partager sur nos passions yoga & compagnie, sans trop d’excès 🙂 En tout cas je suis aussi très très heureuse d’avoir plus te rencontrer grâce à tout ça. Mais je suis certaine que nos chemins se seraient croisés d’une façon ou d’une autre, ici ou ailleurs, sans les réseaux. (Rho le gros commentaire! Je t’ai carrément spammée là !) Bisous ma mi <3
Mais ouiiiii c’est vrai ! J’avais presque oublié que je t’avais vendu les vertus de Facebook pour que tu t’y remettes ! Incroyable 🙂 Et évidemment, on a le même rêve… un vraie coupure internet où tout le monde serait obligé de faire un break et de regarder en face la vraie vie. Faudra pas que ça dure trop longtemps mais sur le principe, ce serait top ! Et puis je n’oublie pas mon envie d’organiser des week-ends yoga/digital detox. To be continued ! <3